✖ Description du physique : "War as she wants it and she likes it."
Vivienne Westwood, Gucci, Fendi, Prada, Valentino, Armani, Dolce&Gabbana, Manolo,Weitzman, Alexander McQueen, Jimmy Choo, Versace, Vuitton, Cartier, Chanel et Dior . Elle, superficielle ? Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point. Les grandes marques de coutures sont vos amis pour la vie. Que celles qui n'ont jamais envié les mannequins sur les podiums, lui jettent la première pierre. Hypocrites. Elle en rêve la nuit de tous ces magasins de haut standing sur les plus belles avenues du monde. Londres. Paris. Milan. Tokyo. New York. Vous ne savez pas ce que c'est, n'est-ce pas ? La sensation que vous pouvez tout acheter, que les vendeurs sont à vos pieds. Que le monde vous appartient. Des vêtements magnifiques pour une femme de goût, voilà ce qu'on vous murmure à l'oreille. Et bien sûr vous y croyez. Devant le miroir, elle s'admire. Elle regarde cette jolie blonde vénitienne, les lèvres peinte en rouge portant du « Yves St Laurent ». Ce reflet de sa propre personne lui plait. Maintenant, elle le sait: oui, il lui faut absolument cette robe. Elle est parfaite. Tout autour d'elle, les noms des grandes marques de coutures s'étendent en toute lettre sur les devantures impeccables. Et derrière les vitrines éclatantes, Luccia regarde les mannequins qui semblent lui faire des signes enjôleurs. Elle se sent emporté comme dans un tourbillon luxueux. L'argent lui brûle les doigts. Et sous le soleil la black card brille et prend des allures de trésor inestimable. Chaussures, sacs, manteaux, vestes, robes, et autres accessoires. Tout cela, vous voyez pour elle ça n'avait pas de prix. Mademoiselle a toujours voulu qu'on la regarde. Mademoiselle a réussi. C'était un moyen comme un autre de se consoler de la vie monotone et insipide que l'on mène. Voyez-vous, la mode c'est bien plus qu'une façon de s'habiller, c'est une manière de penser.
Faites place à la reine. Dans le couloir certains se bousculent pour désembouteiller la voie tandis que les autres rasent les murs. Le son des talons qui claquent sur le parquet arrive lentement jusqu'à vos oreilles. Pas de doute, elle approche. Une démarche aussi tranquille et appuyée ça ne peut être qu'elle. Toujours à vouloir qu'on la regarde. Cependant, priez pour qu'elle ne vous remarque pas. Pendant un instant, votre regard est capté par une longue chevelure à mi-chemin entre le blond et le roux. La lumière ambiante transperce sa peau d'une blancheur opaline. Une jeune fille portée par de longues jambes aiguisées comme des couperets passe devant vous sans même un regard. La tête haute, presque dédaigneuse. Je vous mentirais si je disais qu'elle n'a rien de toutes ces poupées de porcelaine. En soit, elle en est le parfait archétype. Blonde, jeune et jolie. Pourtant comparée à toutes les gamines fashionista qui rêvent de strass et de paillettes, il semblerait qu'elle dégage une certaine aura glaciale qui inspire le respect et qu'on ne saurait expliquer. Serait-elle sortie tout droit d'une séance photo pour un magazine de mode ? C'est du moins ce qu'on se demande la première fois qu'on la voit. Elle pince ses lèvres peintes dans une couleur proche du rouge sang, parfait contraste avec le teint quasi blafard de sa peau. La fadeur de sa beauté n'est pas sans rappelé les photos en noir et blanc des starlettes des années cinquante. Rétro et glamour. On a le sentiment que, tout comme ces impressions sans couleurs, son image va s'effacer, s'estomper petit à petit dans notre esprit, pour laisser place à une page blanche avec quelques tâches jaunâtres rappelant la présence d'une image désormais disparue ou trop floue. Mais elle est bien là. Devant vous, avec un maintien parfais. Droite comme son éducation rigide. Cependant on regarde mais on ne touche pas. Soudain elle tourne la tête et vous aperçoit en train de l'observer avec intérêt. Derrière sa frange effilée, ses yeux de biches cernés de noir vous dévorent. Prenez garde à ne pas vous noyer dans l'océan presque gris de ses yeux. Un sourire de satisfaction apparaît sur son visage. Elle a réussi à capter votre attention. Quel est donc ce doux poison qui se répand lentement dans vos veines ?
✖ Description du caractère :“My thing is to work more than the others to show them how useless they are.”
Tout le monde simule, il n'y a que des imposteurs en ce monde. Les gens n'expriment leur amour que pour entraver la vie d’autrui. « Regarde-moi, aime-moi, reste auprès de moi pour toujours». Tout n'est que désir et besoin de réconfort. Et on promet. Des serments qu'on ne tient jamais. Son amour est différent. Il est physique. Proche de la haine. Fragile et violent à la fois. Prêt à s'envoler à tout instant. Pourquoi ? Car elle le sait: l'amour est éphémère, seule la rage perdure. Elle aime comme elle déteste. Passionnément. Car c'est ainsi qu'on lui a appris à vivre. Sa devise: « je me presse de rire de tout de peur de devoir en pleurer ». Mais il en est une autre qu'elle a su appliquer à la lettre: « œil pour œil, dent pour dent ». C'est une rose, vous la fanez. Mais si on se pique, faut pas pleurer.
Il faut savoir que lorsqu'on s'appelle Luccia Doll Mcqueen, on finit par s'ennuyer de tout et très vite. Si certaines personnes voient les heures s'échapper d'entre leurs doigts aussi vite qu'un courant d'eau, ce n'est pas vraiment son cas. Au contraire ce temps semble l'enchainer. Tout est si vide, si insipide, si lent, si ennuyant. Mon royaume pour un divertissement digne de ce nom ! J'exige et j'ai toujours. Mais bien sûr comme toute petite fille pourrie et gâtée jusqu'à la moelle, même le petit jeu du « je veux, j'ai et je jette », s'épuise jusqu'à devenir harassant et monotone. Elle avance ses pièces sur son échiquier et s'amuse à leur faire jouer de petites saynètes pour son bon plaisir. Échec et mat. La Reine bat le Roi et impose sa tyrannie. Mais mademoiselle souffre d'un terrible fléau: l'ennui. Alors il en faut d'avantage. Des jeux toujours plus cruels, toujours plus tortueux, toujours plus perfides. L'intelligence au profit du mal. Et comme tout sage dirait : « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », alors il lui faut des buts toujours plus hauts et imposants à atteindre, des ennemis de première classe, sans cela il n'y aurait aucun plaisir, aucune raison d'agir de la sorte. La médiocrité n'est pas acceptable.
Mais malgré tout ça, me direz-vous, comment se fait-il qu'elle ne soit pas délaissée par tous ? Et je ne vous répondrais qu'un seul mot : talent. Oui l'art et la manière de tromper le monde. Un peu de poudre aux yeux et vous voilà devenue la fille la plus délicieuse et la mieux élevée de tous les environs. Une dose de bonne manière, de diplomatie et de sourire feint et vous obtiendrez la parfaite fille mondaine. Ne blâmer pas cette éducation. De toute façons, ce n'est pas vous qui déjà toute petite avait été lâchée au beau milieu de ce cirque, entourée par une meute de lions féroces et avides de vos moindres faux pas. Il faut savoir se faire respecter dans son monde sans quoi on risque bien de se faire déchiqueter. Ses seules modèles furent les grandes dames de la société qui dorment sur des matelas d'argent, riches à ne plus savoir que faire, et tellement étriquées dans leurs petites vies d'aristocrates qu'elles s'accordent le privilège d'accéder à toutes les plus grandes folies et à toutes les plus horribles dépravations possibles. Oui, ce sont ses modèles là qu'elle a suivi. Et en tant que jeune fille de bonne famille elle a appris chacun des principes qu'on lui inculquait et ce, très jeune. Elle a compris que les gens qui ne mentaient pas, qui ne trompaient pas, qui ne feignaient pas l'amitié ni même l'amour, étaient ceux qu'on rejetait de la société. Des parvenus. Des marginaux qu'on fuit comme la peste et qui finissent par errer dans la solitude la plus profonde et la plus totale. Mais ce gouffre de l'abandon est bien trop dur à supporter et à appréhender. Que serait une reine sans sa cours ? Là où il y a des gens nés pour mener il en faut d'autre pour suivre.
Entendez-vous au loin cette musique funèbre, lente et lancinante ? Ces quelques notes de piano qui semblent assombrir l'ambiance et l'entrainer dans le néant absolu. L'entendez-vous ? Elle, tout le temps. Sa vie est ainsi comme cette mélodie et elle la déteste, elle se déteste. Elle n'est pas cette fille sûre et fière que tout le monde imagine, elle ne l'a jamais été. Toute sa vie est basée sur la haine et le mensonge. Au fond tout ce qu'elle voulait c'est qu'on l'aime pour ce qu'elle est, rien qu'une fois. Mais ça n'est jamais arrivé et ça n'arrivera jamais. C'est vrai, qui voudrait d'un monstre ? Personne. Et même toute la pitié du monde ne saurait la rendre acceptable. De toute façon, la pitié est un des sentiments les plus haïssables: qui voudrait être apprécié pour sa faiblesse ? Pas elle. Alors elle fait semblant de n'être touché par rien ni personne. Elle feint de posséder la place la plus enviable au monde alors qu'en réalité ce n'est qu'un leurre. L'illusion d'un bonheur qui n'a jamais existé.
✖ L'histoire de votre personnage :"I'm gonna marry the night."
Beaucoup de bruit et d’aveuglants flashs d'appareils photos, ce sont les premiers souvenirs marquants de sa vie. Elle avait beau lever les yeux, du haut de ses six ans, il lui semblait qu'elle ne pouvait jamais atteindre le visage de ces inconnues aux jambes infiniment longues. Elle ne savait pas encore ce que tout ça représentait, la mode, mais c'était assez amusant. Il faut dire que tout le monde est attentionné quand on partage le sang d'une styliste renommée. Pour tout le monde elle était Eva McQueen, prodige de la haute couture et ancienne égéries des podiums, mais Luccia préférait l'appeler en tout simplicité « maman ». À cet âge-là, on s'émerveille de tout, de rien. Mais à force on comprend qu'on vit dans un monde différent, que quelque part on n'aura jamais un environnement propice à l'épanouissement de l'amour filial. Et c'était peu dire.
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Un filet de lumière traversait le léger entrebâillement de la porte derrière laquelle se tenait la fillette. D'où elle était placée elle ne pouvait pas voir son père, mais elle avait en face d'elle la très distincte image de sa mère, assise à la table du salon cossu.
«
Eva, tu sais qu'on ne peut pas continuer comme ça. Quand compte tu signer ces foutus papiers ? Mon avocat te les a apporté y a plus d'un mois... »
Sans même un regard et sur un ton glacial, elle avait simplement rétorqué:
«
Je signerai quand tu m'auras donnée une raison valable. Tu me quittes pour cette trainée c'est ça ? »
Il eut un silence pesant dans la vaste de salle de la demeure familiale.
«
Tu sais que ça n’a rien avoir. Tu n'es jamais là, on se voit plus ; on se parle plus, ton travail est devenu ta seule raison de vivre. C'est fini: vois la vérité en face. »
Soudain la dame de glace perdit son sang-froid. Sa voix trembla et ses gestes se firent hésitants.
«
Alors c'est de ma faute ? C'est moi qui sortais avec n'importe qui à tout bout de champs, peut-être ? Le seul à avoir ruiné notre mariage c'est toi! Mais je te préviens tu n'emmèneras pas Luccia, je veux la garde exclusive, de toute façon le juge me donnera raison, quoi que tu fasses. Tu m'entends ? Tu ne me prendras pas ma fille ! »
Un bruit de verre brisé marqua la fin de la conversation. Ce fut alors la première et la dernière fois que la fillette vit cette once d'humanité chez sa mère. Une unique larme avait coulé le long de la joue de la dame de fer.
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Toujours ces même flashs et cette cacophonie, mais un autre lieu, une autre ambiance. Sur le parvis du tribunal de Londres, les médias se bousculaient pour les quelques mots de Eva Mastriani, fraîchement divorcée de son mari. Étouffée par cette foule, la petite fille arrivait tout de même à capter des bribes de conversations.
«
Madame Mastriani, Madame Mastriani ! On raconte que vous avez demandé à votre mari un dédommagement de plusieurs millions de livres, est-ce vrai ? »
«
Avez-vous obtenue la garde de votre fille ? »
Puis soudain un homme se baissa au niveau de la petite fille restée muette d'incompréhension:
«
Luccia, tu aurais préféré vivre avec ta maman ou ton papa ? »
Soudain sa mère s'interposa et jeta un regard noir au journaliste auteur de la question, avant de tirer sa fille par le bras.
«
Monte dans le taxi Luccia, dépêche-toi. »
Sans comprendre quoique ce soit, elle s'engouffra dans la voiture de luxe noire. Les portes se refermèrent doucement. Le capitonnage du véhicule transforma l'excitation extérieure en un bruit sourd et quasi inaudible. Hésitante, la fillette se permit de lancer la question subsidiaire du moment à sa génitrice:
«
Maman, où est papa ? »
Derrière ses grandes lunettes noires, elle ne pouvait apercevoir le regard de celle qu'elle avait appelé « maman », quelques secondes auparavant.
«
Tu sais chérie...pour avancer dans la vie il faut parfois faire des sacrifices. »
Ce fut le seul échange mère-fille du trajet. D'un seul coup la petite fille de sept ans à peine venait de comprendre à quel point il était dur d'être adulte dans ce monde.
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La gouvernante courrait partout dans la maison et ne savait plus où donner de la tête: aujourd’hui, sa protégée allait avoir onze ans et tout devait être parfait. Au moment où elle plaçait la fontaine à chocolat au centre de la table principal, le téléphone se mit à sonner. La petite bonne-femme s’empressa alors de répondre avant d’annoncer à travers le luxueux duplex:
«
Miss Luccia, un appel de votre père ! »
La fillette descendit quatre à quatre les escaliers de la demeure Mastriani et se rua sur le combiné :
«
Allô papa ? Ton avion arrive bientôt ? J'ai tellement hâte de te voir...comment ? Tu...tu...tu ne viens pas. Oui, je comprends les affaires ce sont les affaires. Non ce n'est pas grave on se verra à noël. Oui, c'est ça. Non maman ne sera pas là ce soir…elle est à New-York pour la fashion week... Non, tout vas bien. Moi aussi je t'aime... »
Délaissant le téléphone sur la table basse, Luccia remonta dans sa chambre. Plus rien n'avait de sens désormais. Pendant qu'elle montait les marches du grand escalier de marbre c'était comme si plus rien n'existait. Puis ce fut le noir complet. Le vide l'aspira.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était allongée sur le lit, une tête brune qu'elle connaissait bien à ses côtés:
«
Irina…pourquoi je suis là ? La fête a été annulée ? J’ai tout raté, c’est ça ? »
«
Calmez-vous mademoiselle Luccia. Tout va bien mais vous m’avez fait peur : vous êtes tombée dans les escaliers. Vous devriez vous calmer, la fête commence dans quatre heures seulement, d'ici là tout sera parfait. Je m'occupe du reste… reposez-vous un peu. »
Rassurée la jeune fille s’allongea de nouveau en respirant bruyamment. Elle aimait la manière dont résonnait le mot « parfait » dans la bouche de sa gouvernante. Oui, pour aujourd’hui, il n’y avait pas de place pour l’imprévu ou l’approximatif.
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Une marée de micros et de journalistes flairant le scandale étaient présents le jour de la conférence de la très respectée Eva Mastriani. Toute l’assemblée était désormais suspendue aux lèvres de celle qu’on croyait être en train de faire une mauvaise blague en directe.
«
Pour conclure et pour résumer, en vue de mon futur mariage, très bientôt, je me retire définitivement du monde de la mode. J’ai décidé de favoriser ma vie de femme et de repartir sur des bases saines, propices au développement de notre toute nouvelle famille. Sur ce, je vous remercie d’avoir assisté à cette conférence de presse. »
Bientôt la silhouette longiligne de la toute nouvelle ex-styliste disparue derrière une masse informe de gardes du corps et de managers. Dès lors, tout le conglomérat fut assaillit par la stupeur et l’incompréhension. Et ils n’étaient pas les seuls.
Debout devant l’immense téléviseur du salon, Luccia changea de chaine avant de furieusement lancer la télécommande par terre. Pour sa famille ? C’était elle sa famille et elle n’avait jamais rien fait pour elle à part être absente à tous ses anniversaires! Et voilà que maintenant madame veut se donner bonne conscience ? Qu’elle aille au diable elle et sa « nouvelle famille ». Jamais elle ne l’accepterait. Jamais.
De toutes les familles, il fallait que sa mère choisisse celle des Seward. Que les deux familles soient proches depuis plusieurs années pouvaient passer encore. Que les deux adultes entretiennent une relation amoureuse plus ou moins secrète, était à la limité de l’acceptable. Mais un mariage, c’était tout sauf envisageable. Et pour quoi allait-elle passer quand elle devrait annoncer à tous ses amis que son demi-frère n’est autre que cette chose informe sans classe ? C’était juste insupportable. En guise de rébellion et de mécontentement, Luccia ne sortit pas de sa chambre de toute la soirée et refusa de dîner. Il fallait qu’elle trouve un plan pour faire annuler cette union. Mais au fond, elle le savais : c’était peine perdue.
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Trop c’est trop. Comme si vivre tous les jours dans la même maison que lui ne suffisait pas. Elle devait lui faire payer cet ultime affront. Et quoi de mieux que d’exposer son joli minois d’apollon aux yeux de milliers d’internautes stupides et bourrus qui ne cherchent qu’à conclure? Luccia tenait là, la meilleure des vengeances contre ce demi-frère indélicat. Dans l’écran de son ordinateur portable se reflétait la lueur diabolique qui animait son regard.
«
Nom : Seward…. Prénom : Gabriel. Hum ! Ça lui apprendra à vouloir me tenir tête… »
Et en quelques clics, tout fut terminé et déjà, le visage de l’adolescente était redevenu radieux. Mais comme dans toute histoire de revanche : tel est pris qui croyait prendre.
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