Son regard se balada sur la pièce. Son appartement était assez grand quand même. Le salon était vaste et comportait un grand sofa et une télé dernier cri. Dans un coin, la table à manger et un petit bureau. Cuisine américaine hi Tech donnant directement sur l’entrée de l’appartement. Au fond de la pièce, un escalier en colimaçon monte à un étage composé de trois pièces. Une grande salle de bain très moderne, une chambre composée d’un lit, d’une commode, d’un fauteuil et d’une petite table basse, et un bureau toujours fermé à clé. On lui a déjà demandé s’il s’agissait d’un bureau type « cave de barbe bleue ». Ça l’a fait rire. Ce n’est qu’un bureau de journaliste d’investigation, rien de bien intéressant en somme.

Notre chère protagoniste se trouve donc sur le fauteuil de sa chambre, elle regarde l’écran avec amusement. Puis elle finit par regarder la chambre. C’est le bazar, le plus complet. Elle se lève alors, toujours nue comme au premier jour, et se met à ranger. Elle ramasse les vêtements et les amène dans le bac à linge sale. L’ambre grise s’est donc mis à ranger son appartement, attendant l’appel quelque peu tardif de son interlocuteur inconnu. C’est étrange comme les coïncidences peuvent être intéressantes. Sauf qu’elle ne croit pas aux coïncidences. Un homme ne se laisse pas avoir si facilement sur le net. Même si la femme envoie une photo. A la rigueur, il lui demandera un passage à la webcam et là ce sera simple. Mais le passage par le téléphone n’arrive que bien après. En général elle ne met jamais si peu de temps pour « séduire » un internaute. Ca cache forcément quelque chose.

Une fois la chambre remise en ordre, elle envoie un ultime message sur le chat. « J’attends alors ton appel… ». Puis elle clap l’écran de son ordinateur portable. Elle fit un passage rapide dans la salle de bain ou elle rangea quelque peu le linge avant de se passer une brosse dans les cheveux. Pas de maquillage, à une heure pareille ce n’est pas nécessaire. Et puis, le naturel est toujours plus agréable aux yeux des hommes. Surtout si on s’appelle Ambre Fairchild. Elle remarque enfin que sa nudité serait peut-être… embêtante. Alors elle retourne dans sa chambre pour passer une jupe noire en jean et un débardeur rouge sang. Elle glisse son téléphone dans la poche de la jupe et se rend donc au rez-de-chaussée, emportant avec elle les restes de son grignotage nocturne. Le salon est en ordre, trop ordonné. Elle met un peu de bazar. Rien de très probant mais assez pour que ça ne fasse pas impersonnel. Puis elle l’entend vibrer. Elle sourit et avise de la pièce, satisfaite elle se laisse tomber sur le canapé, décrochant alors.

« Et bien alors, j’ai faillis attendre… » murmura-t-elle d’une voix onctueuse et délicate.

Malgré toute la violence qu’enfermait son corps, elle restait une femme. Et sa voix ne pouvait pas le démentir.